La Vérité existe-t-elle ?

Y a-t-il une vérité unique ou plusieurs vérités ? La Vérité existe-t-elle ? Quand on parle de vérité, de quoi parle-t-on vraiment ? Y a-t-il une différence entre Vérité et réalité ?

C’est à ces questions que je vais essayer d’apporter des réponses dans cet article.

La Vérité vs. des vérités

Je parle régulièrement de la Vérité, depuis des années.

Et dans les commentaires et retours que je reçois sur le sujet —mais également ici et là sur la toile— je tombe régulièrement sur cette idée :

La Vérité n’existe pas, il y a des vérités.

Déjà, cette phrase est un paradoxe en soi, puisqu’elle énonce comme une vérité qu’il y a des vérités. Dire cela est une contradiction même, un non-sens.

Je suis assez perplexe de voir autant de personnes dire ou écrire cela et donc, le penser, étant donné l’impossibilité de cette phrase donc l’impossibilité de son contenu.

On a complètement perdu notre capacité à réfléchir, ou quoi ?

Mais je vais mettre ça de côté, parce que ce n’est pas le seul problème de cette façon de voir et de penser la réalité, malheureusement.

Vérité ou perceptions de la réalité ?

Dire qu’il y a des vérités et pas une seule est, la plupart du temps, une façon erronée de dire que nous avons tous des perceptions différentes d’une même chose.

Ce qui est vrai ! Comme nous sommes des êtres uniques, avec une histoire et un vécu unique, des aptitudes uniques, un positionnement dans l’espace et le temps unique, nous avons nécessairement un point de vue unique sur chaque élément de la réalité.

Est-ce que pour autant la réalité n’existe pas ? Absolument pas.

Il faut arrêter de confondre “perception de la réalité” et réalité / Vérité.

Et le fait que nous ayons tous des perceptions subjectives ne démontre absolument pas qu’il n’existe pas de réalité objective. Au contraire, même : nos perceptions subjectives, ce sont des perceptions de quoi ? De la réalité objective, pardi !

Il existe une réalité objective dont nous avons, chacun, des perceptions subjectives.

Si nous avons des perceptions de quelque chose, ce quelque chose qui n’est pas notre perception, c’est quoi ?

Eh bien c’est une réalité objective, quelque chose qui ne dépend pas de ma perception, quelque chose sur lequel ma perception se porte.

Qu’est-ce que la vérité ?

Le subjectif n’existe que parce qu’il y a de l’objectif.

Comment peut-on imaginer avoir une perception subjective de quelque chose, sans qu’il existe quoi que ce soit d’objectif ? On perçoit quoi, du coup ?

Et quel est le lien entre la réalité et la Vérité ?

Les définitions du dictionnaire (Larousse et Robert), pour la Vérité, disent :

  1. Adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense.

  2. Connaissance conforme au réel ; son expression.

Dire que la Vérité n’existe pas, mais qu’il y a des vérités, en plus d’être un non-sens comme on l’a vu, ça voudrait donc dire :

  • soit, que plusieurs pensées fondamentalement contradictoires pourraient être en adéquation avec une réalité unique (par exemple, 2 + 2 = 4 et 2 + 2 = 5), ce qui est par définition impossible ;

  • soit qu’il y ait plusieurs réalités, ce qui est faux —j’en parle dans cet article.

L’idée qu’il existe plusieurs vérités est donc fausse.

Il n’y a qu’une et une seule Vérité.

Il n’existe qu’une seule Vérité. Elle est certes vaste, complexe et subtile, mais ce n’est pas parce que parfois, on ne sait pas l’appréhender que c’est la preuve qu’elle n’existe pas.

Seulement voilà ce qu’il y a à comprendre : la réalité est subtile et complexe et contient de très nombreux niveaux différents.

Quand 2 choses semblent contradictoires, sont vérifiables et que de fait, elles se révèlent être toutes les deux vraies, c’est qu’elles n’étaient contradictoires qu’en apparence, seulement et, qu’en réalité, elles sont profondément compatibles.

Ce n’est pas parce que tu perçois un niveau de la réalité et moi, un autre, que cela veut dire qu’il y a 2 réalités !

Non il n’y en a qu’une, simplement nous avons accès, toi et moi, à deux étages différents de cette même réalité, qui en comporte beaucoup d’autres, auxquels nous avons peut-être accès, peut-être pas.

Il en va de même pour la Vérité qui est, comme je le rappelle, l’adéquation entre la pensée et le réel : la Vérité est subtile et complexe, et le fait de ne pas pouvoir l’appréhender dans sa totalité n’est en aucun cas une preuve qu’elle n’existe pas.

Certes, la Vérité est vaste. Mais ce n’est pas parce que tu n’as pas accès à toute la connaissance sur tout qu’il faut dire que la Vérité n’existe pas. Le fait qu’elle existe et le fait que nous y ayons accès, sont 2 choses bien différentes.

La Vérité existe et avec elle, la possibilité d’avoir raison ou d’avoir tort.

Personne n’a raison et personne n’a tort ?

Il y a quelques temps j’avais fait une publication qui avait généré quelques réponses qui, une fois de plus, étaient dans le déni de la réalité et donc de la Vérité.

Quelle était donc cette publication ? La voici :

Les gens pardonnent plus facilement à quelqu’un qui avait tort qu’à quelqu’un qui avait raison.

—Albus Dumbledore

Ce que certains ont rétorqué, c’est que personne n’a raison ou personne n’a tort et que, finalement, ces concepts sont ce qui entrave la possibilité de pardonner.

Honnêtement, quand j’ai lu ça, j’ai râlé et levé les yeux au ciel. 

Pourquoi ? Parce que ce que je lisais, dans ces messages, était encore une fois un contresens (en plus d’être condescendant) et donc, fait partie de ce qui entretient le chaos.

D’abord, je déteste la bien-pensance. Ici, c’est cette espèce de pensée fourre-tout new age qui dit que tout est juste, que le bien et le mal n’existent pas et que donc, personne n’a jamais raison ou tort.

C’est parfaitement faux, comme on l’a vu.

Qu’est-ce qui fait qu’autant de gens adhèrent à cette idéologie ? Eh bien parce que c’est parfait pour rester dans le confort de sa tête et se donner l’illusion d’être spirituel.

Sauf que ce n’est pas de la spiritualité, c’est être mou du cul. C’est une façon d’éviter de se confronter à la réalité dans laquelle on n’est pas d’accord, dans laquelle on a des envies et des élans mais on a peur de le dire, etc.

Ensuite, c’est une façon de venir se placer au dessus de la réflexion du commun des mortels qui, le pauvre, n’a pas accès à cette vérité spirituelle : “moi tu comprends, j’ai compris qu’il n’y a pas de vrai ou de faux, je suis au-delà de ces notions.”

“Du coup, je viens t’apporter une vérité : il n’y a pas de vérité.”

Cherchez l’erreur.

La Vérité existe et au fond de toi, tu le sais

La Vérité existe et si tu prends le temps d’y réfléchir sincèrement, tu le sais —c’est juste que c’est beaucoup plus confortable de se raconter qu’elle n’existe pas.

Il est devenu sophistiqué et intelligent de remettre en cause son intuition et son instinct profond.

Je ne nie pas cette idée que tout puisse être juste sur un certain plan du vécu, mais ce n’est absolument pas le sujet.

Ici, Albus Dumbledore parle de vrai et de faux. De vérité et de mensonge.

Or nous vivons dans un monde concret, ce qui n’exclut pas qu’il soit également immatériel, mais il y a des faits, des choses dont on peut attester communément.

C’est d’ailleurs ce qui fait qu’on peut vivre ensemble : parce qu’on s’appuie sur une base commune objective :

  • 1 + 1 = 2

  • la tour Eiffel se trouve à Paris, en France

  • je suis Été (et pas Printemps, Automne ou Hiver)

  • c’est Daniel Radcliffe qui a interprété le rôle d’Harry Potter dans les films

  • je me suis mariée le 12 juillet 2008

  • etc.

Tout ça, ce sont des éléments objectifs dont tout le monde peut attester.

Beaucoup de monde adhère maintenant à l’idée que le vrai et le faux n’existe pas… parce que la confrontation au réel leur est devenue trop difficile et la peur l’a emporté.

Dire que le vrai et le faux, ou que “avoir raison” ou “avoir tort”, ça n’existe pas, c’est faux et dangereux : qu’est-ce qui se passe si quelqu’un vient me dire que c’est Robert Pattinson qui a interprété le rôle d’Harry Potter, que je me suis mariée le 15 juin 2012 ou pire, que je suis Hiver ?

Bah c’est faux, la personne qui dit ça a tort. 

Sur ces sujets, les enjeux sont assez bas. Mais si on commence à parler de quelque chose qui serait arrivé à tes enfants, ou de ta santé… qu’en est-il ?

Si on a envie de rajouter de la lourdeur et des histoires sur ces mots qui font peur, on peut interpréter ce que je dis comme une volonté de ma part de vouloir bien appuyer sur le fait que je suis évidemment bien bien supérieure à la personne qui a tort, qui elle est minable.

Si on a pas envie de se raconter d’histoire et qu’on veut regarder la réalité telle qu’elle est, on peut lire la phrase et la comprendre pour ce qu’elle dit, sans l’interpréter et surtout, sans me prêter d’intentions.

La Vérité, c’est de la lumière

Parce que sérieusement : c’est quoi le problème, avec le fait que le vrai et le faux existent ?

Dire que le vrai et le faux n’existent pas, que personne n’a ni raison ni tort, c’est ce qui crée le chaos.

C’est ce qui fout le bordel : on nie des éléments fondamentaux de la réalité et on fait une espèce de soupe saupoudrée de spiritualité, qui vient empêcher tout élan naturel de se rapprocher de la Vérité.

Oui, parce que la Vérité, naturellement, elle nous attire. C’est normal : la vérité, c’est de la lumière. On a tous besoin de lumière pour appréhender le monde et avancer, en tant que personne et en tant qu’âme.

Vouloir la Vérité, c’est choisir d’embrasser la lumière, c’est accepter de se confronter à la réalité plutôt que de chercher à rester dans le confort des illusions dans lesquelles on a grandi.

C’est choisir de mettre de côté sa peur et son inconfort pour se mettre au service de la conscience, de la justice et de l’amour —qui sont, elles aussi, de la lumière.

La lumière de la Vérité, elle peut être grisante quand elle éclaire la beauté, mais elle peut être très confrontante quand elle éclaire une réalité qu’on avait pas envie de voir. Et c’est là que nous avons collectivement un gros effort à faire : continuer à chercher la Vérité même quand elle est confrontante et dure à recevoir.

Parce que plus nous la rejetterons, plus il sera difficile d’en reprendre le chemin.

Dans tous les cas, la vérité, c’est l’endroit où il n’y a pas de projection, pas de croyance, juste ce qui est. Et c’est quand il est face à ce qui est, sans projection et sans croyance, que l’humain vit l’amour et la beauté.

Ces réflexions, qui posent qu’il n’y a pas de vrai ou de faux, de raison ou de tort, elles nient une partie de la réalité dans laquelle nous vivons.

Elles viennent saper cet élan innocent et vivant en se faisant passer pour une belle pensée sage et spirituelle, inclusive et “dans l’amour” puisque sans opposition apparente.

En réalité, cette vision nous coupe du vivant, de la réalité et donc de l’amour.

La Vérité disparaît doucement du paysage… et c’est dangereux

C’est une erreur de compréhension aux conséquences lourdes, non ?

Je vois dans le fait que beaucoup aient accepté cette notion de “plusieurs vérités plutôt qu’une seule” un glissement dangereux vers une déconnexion de la réalité, une déconnexion de ce qui est, de ce qui est là et de ce qui est vrai.

C’est une tendance trèèèès en vogue en ce moment d’utiliser cette idée pour se planquer : plus besoin de se positionner ni de chercher si ce qui est dit est vrai ou pas… je m’en fous, la vérité n’existe pas !

L’autre peut me dire sérieusement qu’il est un chat ou un lapin déguisé en homme, puisque c’est sa vérité, je vais pas aller le contredire.

Le fait que nous perdions de vue cette notion absolue qu’est la Vérité est dangereux. Cela signifie que, collectivement, nous acceptons de laisser partir un repère essentiel pour l’humanité.

Eh bien cette façon de laisser passer et d’entretenir ce qu’on sait être faux pour surtout ne pas blesser l’autre, ne pas lui “faire de mal”, ne pas confronter son opinion à celle de quelqu’un d’autre parce qu’elle est différente… c’est vraiment de la merde.

C’est préférer le confort à la Vérité.

C’est prétexter mettre la gentillesse en avant alors qu’il s’agit de lâcheté.

C’est prétexter agir avec tolérance et acceptation alors qu’il s’agit d’indifférence et de mépris pour l’autre —puisque je le laisse s’enfoncer dans son mensonge.

Et c’est ce qui est à la racine du chaos.

Oui, mesdames et messieurs, la douceur et les paroles réconfortantes ne sont pas toujours de l’amour ni de la bienveillance ! Il faut se réveiller.

La Vérité est en enjeu fondamental pour tout homme et toute femme qui veut récupérer du pouvoir sur lui ou elle-même et sur sa vie. C’est accessoirement le seul chemin qui conduit vers l’amour et la lumière.

Si dans tes objectifs de vie, il y a “plus d’amour” et  “plus de lumière” sous une forme ou sous une autre, tu ne pourras pas faire l’économie de choisir la Vérité. Ou alors, tu n’atteindras pas réellement tes objectifs.

S’il y a une chose pour laquelle il est essentiel de se battre aujourd’hui, c’est la Vérité justement. C’est bien pour ça qu’on nous encourage par tous les moyens à croire qu’elle n’existe pas.

Pourquoi choisir la Vérité ?

Si l’Histoire que tu as apprise religieusement à l’école ne t’a pas suffit, ces dernières années ont du bien enfoncer le clou, non ?

N’as-tu pas observé à quel point la Vérité a été malmenée ? N’as-tu pas observé à quel point il faut se battre chaque jour pour avoir accès à ce qui est vrai, non seulement face aux quelques psychopathes qui cherchent à contrôler l’humanité mais surtout —et c’est là le plus grave— face à toooooutes les personnes qui font bien ce qu’on leur dit de faire au quotidien ?

L’effacement progressif de la Vérité de nos vies, c’est à nous-mêmes que nous le devons. Nous avons perdu de vue l’importance de la Vérité et avons fini par douter de son existence.

Ce n’est pas l’extérieur qui va nous apporter la Vérité sur un plateau : c’est à nous de la vouloir sans condition et de nous entraîner à la reconnaître quand elle est sous nos yeux. C’est à nous de la chercher, la trouver et la prendre —c’est-à-dire agir à partir de ça.

La réalité est unique et ce qui est multiple, ce sont nos perceptions de cette réalité. Mais quand nos perceptions s’alignent sur la réalité, alors nous n’avons plus qu’une perception commune, et nous nous rapprochons du vrai.

Nous pourrons parler d’une humanité saine lorsque la majorité vivra dans la Vérité, c’est-à-dire que ce qu’elle pense et dit correspond à la réalité.

Il ne s’agit même pas seulement de mensonge ! Mais de voir clairement et reconnaître les choses telles qu’elles sont.

Quand je vois quelque chose se passer et que je le décris de façon décalée, erronée, je ne suis pas dans la Vérité.

Cela ne veut pas dire que je mens, ni que j’ai fait quelque chose de mal, je ne parle même pas forcément de mes actes. Cela veut dire j’ai le système de perceptions tellement encrassé que je ne suis même plus capable de distinguer un chat d’un lapin.

Ce n’est pas vivre dans la Vérité, ça : c’est vivre dans l’insalubrité intérieure. Et c’est, pour l’instant, l’état général de la planète : l’insalubrité intérieure.

Nous pourrons parler d’une humanité saine lorsqu’il y aura adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense, que la connaissance et l’expression seront conforme au réel —pour reprendre les termes des dictionnaires.

Qu’on se mette à appeler un chat, un chat.

Parce que c’est la connaissance de la Vérité qui libère.

Et tu conviendras que si déjà on commence à mettre en doute la notion de Vérité, clairement, y a du boulot !

 

Mes recommandations pour aller plus loin :

  • Mon livre Je m’aime comme je suis, pour t’entraîner à l’observation de ce qui est

  • Découvrir comment les plantes peuvent t’aider à faire du ménage dans ton système de croyances et à revenir à la réalité en douceur avec Nicolas Ménager

 

Dis-moi ce que tu retiens de cet article en commentaire, je me ferai un plaisir de te lire.

Flora

Précédent
Précédent

L’amour de soi : mode d’emploi

Suivant
Suivant

Tu crées ta réalité : vrai ou faux ?