Pourquoi et comment je suis devenue végétarienne

J’ai grandi dans une famille normale

LOL. Je sais pas très bien ce que veut dire normale, mais en tous cas chez moi, on mangeait de tout, comme on dit. Des légumes, de la viande, du poisson, des fruits de mer.

Je n’ai jamais trop entendu parler ou rencontré de végétariens avant l’adolescence.

Je n’ai jamais adoré la viande non plus.

Quand ma mère m’avait dit, plus jeune, que quand j’étais bébé elle m’avait donné à manger de la cervelle d’agneau parce que c’était ce qui était bon pour le développement d’après je-ne-sais-quel pignouf, j’avais été scandalisée et dégoûtée en même temps (en plus d’être touchée par la volonté de ma mère de me donner le meilleur).

Et puis, pendant toute la période de ma vie où j’ai mangé de la viande consciemment, je remarque que moins l’origine de ce que je mangeais était claire, mieux c’était pour moi.

Je n’ai jamais été une viandarde

Je n’ai jamais pu manger d’abats par exemple : quand ils en servaient à la cantine de l’école, je me débrouillais toujours pour les filer en douce à une copine, en lui promettant un nouveau pin’s pour sa collection, ou bien pour débarrasser mon assiette avant que le personnel n’arrive à notre table.

Ma meilleure amie, en primaire, avait une maman qui adorait la langue de boeuf. Heureusement, mon dégoût se lisait tellement sur mon visage que quand elle en préparait, je n’étais pas obligée d’y goûter.

En gros, le blanc de poulet et les steaks de boeuf, c’était parfait : une fois dans l’assiette, on a aucun indice sur ce que c’est et d’où ça vient.

Évidemment, j’ai fait ce constat après être devenue végétarienne, avant je ne m’en rendais pas compte.

Moins on fait le lien entre l’animal et ce qui est dans notre assiette, plus c’est facile de l’avaler sans réfléchir.

Les végétariens : des extra-terrestres

Quand j’avais 15 ou 16 ans, de nouveaux amis à mes parents sont venus dîner à la maison —ils étaient végétariens. J’étais très curieuse de leur façon de manger et de leur façon de vivre, de manière plus générale.

Pendant le repas, je leur ai demandé pourquoi ils étaient végétariens et le type a répondu : “quand je mange de la viande, je sens la mort dans ma bouche, et j’ai pas envie donc j’ai arrêté”.

C’était clair et simple. Ça m’a frappée.

Je n’ai pas remis mon alimentation en question ce soir-là, ça n’avait pas de sens pour moi.

Mais ses mots se sont imprimés en moi et ont agi comme des graines, en germant bien plus tard.

Plus tard quand ? En 2008, quand je suis allée voir le documentaire Meat the truth, avec mon futur mari.

Meat the truth, un documentaire sorti en 2008 —voir le trailer.

C’est amusant parce qu’en cherchant des liens vers ce film, j’ai réalisé qu’il était une forme de propagande sur le changement climatique, ce que je n’avais pas du tout vu à l’époque —enfin j’avais compris qu’il parlait de ça, mais ce n’est pas ce qui m’a décidée à devenir végétarienne.

Voir la réalité en face

En fait, ce film m’a mis sous les yeux le sort qui est réservé aux animaux élevés pour devenir de la nourriture, principalement dans les élevages industriels.

J’ai été choquée et dégoûtée. En réalité je savais déjà tout ça et je n’étais pas à l’aise avec, mais je choisissais de l’occulter.

Aller voir ce film m’a permis de regarder en face ce avec quoi je ne suis pas d’accord, ce à quoi je ne veux pas participer.

Une décision radicale et définitive

Et bien que le documentaire traite surtout des gros élevages, j’ai bien senti, en moi, que quelle que soit la façon dont ils étaient élevés puis tués, je ne voulais pas de ça.

Je ne voulais pas qu’un animal soit tué, de quelque façon que ce soit, pour moi ou en conséquence de mes choix.

J’ai senti monter en moi une décision radicale : je ne veux plus manger aucun animal.

Je suis donc sortie de la séance en disant à mon futur mari : “je suis végétarienne —je ne mangerai plus jamais de viande”.

Ce n’était pas négociable, ce n’était pas réfléchi : c’était viscéral et définitif.

Il m’a regardée et il a dit “ah, euh… bah ok, devenons végétariens !”.

Et c’est ce que nous faisons depuis 2008 maintenant, soit 15 ans à l’heure où j’écris ces lignes ; nous n’avons jamais douté ou eu envie de revenir sur cette décision.

Prendre la décision de devenir végétarienne m’a apporté à la fois un sentiment profond de puissance (par reprise de mon pouvoir personnel) et de paix.

Ce qui s’est passé ensuite

Nous achetions déjà beaucoup de bio, et comme ça coûte plus cher, la viande on en mangeait seulement une ou deux fois par semaine. Donc arrêter complètement, n’a pas été difficile.

Les challenges que nous avons rencontrés, ça a été avec nos familles respectives : la famille proche de mon mari a été surprise et certaines personnes l’ont même engueulé sur le coup !

De mon côté, ce sont mes cousins qui s’en sont donnés à coeur joie avec des railleries type “ah mais vous mangez des graines et de l’herbe, maintenant ?!”

Mais ça nous était égal parce que nous étions alignés sur notre décision commune, donc peu perméables à tout ça.

Nous avons donc commencé à explorer l’alimentation végétarienne, avons flirté avec le veganisme et aujourd’hui, nous sommes quelque part entre les deux : nous ne prenons pas de lait de vache (sauf exceptionnellement, en fromage ou en crème, au restau), nous mangeons assez peu de fromage et pas trop d’oeufs non plus (j’y fais une allergie douce, donc je fais attention).

Et la santé dans tout ça ?

Cette décision de devenir végétariens a donné lieu, pour mon mari, à des recherches approfondies sur la santé et l’alimentation —à tel point qu’il en a fait son activité professionnelle. Il avait besoin de vérifier que cette décision instinctive n’allait pas impacter notre santé.

Hahaha, la bonne blague ! En cherchant activement (c’est un pur scientifique dans l’âme) il a découvert qu’au contraire, un régime végétarien bien mené était bien plus intéressant pour la santé.

Je vais pas m’étaler là-dessus, c’est pas mon domaine d’expertise —si tu veux connaître les bases d’une alimentation saine, je t’invite à écouter le webinaire (gratuit) de mon mari sur ce sujet, Plus d’énergie grâce à l’alimentation vraiment saine.

Donc depuis 2008, nous découvrons des aliments dont nous n’avions jamais entendu parler avant, non pas parce qu’ils sont exotiques ou nouveaux, mais parce qu’ils n’intéressent pas grand monde —sauf les végétariens comme nous !

Devenir végétarienne m’a invitée à porter mon attention sur ce que je prépare et ce que je mange, et j’ai découvert un univers de couleurs et de goûts. Et il n’est pas nécessaire de cuisiner compliqué pour en profiter, ce qui tombe bien parce que les recettes chiadées et les chichis, j’aime pas ça.

Je ne suis pas militante

Il m’est arrivé de discuter avec des gens qui, projetant leur malaise sur moi et ma décision, me reprochaient d’être asociale, de me mettre en porte-à-faux vis-à-vis d’eux ou d’avoir une attitude culpabilisante.

Or je n’ai jamais poussé qui que ce soit à changer d’alimentation, je n’ai jamais milité pour le végétarisme —ni pour quoi que ce soit d’autre d’ailleurs.

J’ai simplement pris une décision pour moi-même et je la respecte, parce que je m’aime trop pour me forcer à faire quelque chose qui est au-delà de l’acceptable pour moi.

Mais la plupart de mes amis ne sont pas végétariens et je n’ai aucun problème à manger à côté d’eux alors que leur assiette est remplie de viande. Faut juste pas me demander de la cuisiner pour eux.

Moi, je suis bien avec ma décision et c’est ce qui compte.

De l’écoute et de l’amour pour moi

Cette décision, pour moi, a été la conséquence d’une grande écoute intérieure et d’un élan d’amour pour moi et pour le règne animal.

Je ne suis pas en train de dire que quand on s’aime et qu’on aime les animaux, il faut faire ça, il faut faire comme moi. Non.

Je décris simplement ce qui s’est passé pour moi, et la forme que ça a pris dans la matière.

Et aujourd’hui, quand je prends le temps de me sonder, je me sens toujours aussi alignée sur mon choix et toujours autant portée par cet élan d’amour. Et c’est absolument délicieux.


Je suis curieuse ! Dis-moi en commentaire :

  • Si tu es végétarien(ne) ou vegan, comment tu en es arrivé(e) là ?

  • Est-ce que toi aussi, tu as pris des décisions radicales et définitives dans ta vie ? Si oui, lesquelles ?

  • Est-ce que mon partage te parle ou t’apporte quelque chose ? Si oui, quoi ?

Au plaisir de te lire,

Flora

 

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